Formation et premières années
La République Démocratique de Géorgie, un État clé dans la région du Caucase, est née à la suite de la Révolution russe. Cette période a été marquée par des bouleversements politiques majeurs après l'effondrement de l'Empire russe en 1917. Le 26 mai 1918, la Géorgie a déclaré son indépendance, s'établissant comme un État souverain au milieu du chaos de la guerre civile russe.
La jeune république, dirigée par la faction menchevik, cherchait à construire un État démocratique et socialement progressiste. Notamment, elle a été l'une des premières à accorder aux femmes le droit de vote. Le gouvernement, initialement dirigé par Noe Zhordania, a fait face à d'immenses défis, y compris des différends territoriaux avec ses voisins et la tâche ardue d'établir un appareil d'État fonctionnel.
Politiques économiques et sociales
La République démocratique de Géorgie s'est lancée dans des réformes sociales et économiques ambitieuses. La réforme agraire était une politique clé, visant à redistribuer les terres de l'aristocratie aux paysans. Cette mesure a considérablement modifié le paysage rural, tant sur le plan social qu'économique.
Le gouvernement s'est également concentré sur le développement industriel, bien que les progrès aient été entravés par l'état dévasté de l'économie après la Première Guerre mondiale et la guerre civile russe. Malgré ces défis, il y a eu des améliorations notables dans les infrastructures, y compris l'expansion du réseau ferroviaire.
Relations étrangères et défis
Externement, la République démocratique de Géorgie a fait face à une situation internationale complexe. Elle a établi des relations diplomatiques avec l'Allemagne et l'Empire ottoman, cherchant leur reconnaissance et leur soutien. Cependant, la fin de la Première Guerre mondiale et le traité de Versailles ont radicalement modifié le paysage international. La Géorgie a alors cherché à s'aligner plus étroitement avec les puissances alliées, en particulier la Grande-Bretagne et la France.
L'existence de la république a été continuellement menacée par des forces internes et externes. Les bolcheviks en Russie considéraient la Géorgie comme une province renégate et cherchaient à la ramener dans le giron. Les pays voisins, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, avaient également des différends territoriaux avec la Géorgie, compliquant encore la situation.
Chute de la République Démocratique
La menace la plus significative pour l'indépendance de la Géorgie est venue de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR). En 1921, l'Armée rouge a envahi la Géorgie, marquant la fin de son indépendance éphémère. L'invasion a été justifiée par les bolcheviks comme un moyen d'apporter le socialisme en Géorgie, mais elle a été largement perçue comme un acte d'agression violant la souveraineté du pays.
Suite à l'invasion, la Géorgie a été intégrée à l'Union soviétique, d'abord en tant que partie de la SFSR transcaucasienne, puis en tant que RSS géorgienne. Cela a marqué la fin de la République démocratique de Géorgie, mais son héritage en tant que première tentative de construction d'un État démocratique dans la région résonnerait à travers l'histoire.